Dans un message publié sur son compte X, l’opposant congolais Seth Kikuni a réagi à la demande introduite par Roger Lumbala auprès de la justice congolaise, sollicitant la comparution de Jean-Pierre Bemba, actuel Vice-Premier ministre, et du général Constant Ndima, en qualité de témoins dans son procès pour crimes contre l’humanité.
Pour Seth Kikuni, cette requête place le président Félix Tshisekedi devant une exigence de cohérence à la fois politique, morale et judiciaire, alors que son gouvernement mène une campagne diplomatique internationale pour la reconnaissance du « Génocost », terme désignant les crimes de masse commis en RDC entre 1996 et 2003.
« Ce procès constitue un test de cohérence grandeur nature pour Félix Tshisekedi. Sa crédibilité intérieure comme à l’internationale est en jeu », a écrit Seth Kikuni.
Il rappelle que les faits reprochés à Roger Lumbala ont été commis dans des zones alors sous contrôle du Mouvement de Libération du Congo (MLC), dirigé à l’époque par Jean-Pierre Bemba, aujourd’hui membre clé du gouvernement.
Cette sortie politique de Kikuni pose une question centrale : le gouvernement congolais est-il prêt à appliquer la même exigence de vérité et de justice à tous les acteurs impliqués dans cette sombre période, y compris ceux occupant aujourd’hui de hautes fonctions ? Pour l’opposant, toute tentative de contourner cette affaire risquerait de miner la campagne du Génocost et de renforcer l’idée d’une justice sélective.
L’affaire Lumbala, au-delà de ses implications individuelles, pourrait ainsi cristalliser un débat plus large sur la justice transitionnelle et la capacité du pouvoir actuel à rompre réellement avec l’impunité des décennies passées.

