À Oicha, chef-lieu du territoire de Beni, au nord-Kivu, RDC, une cité le plus touchée par les incursions nocturnes des bandits armés dont les ADF, connait actuellement une tention permanente entre certains des autorités et la population représentée par la société civile. Des journées villes mortes sont organisées pour exiger l’implication de la hiérarchie mais cela sans suite favorable .
Les plaintes et exigences de la société civile.
Trois autorités sont concernées par ces revendications de la société civile, notamment la bourgmestre de la commune d’oicha, accusée d’une gestion opaque de son entité administrative et deux commandants de la PNC celui de la commune d’Oicha et du territoire de Beni, tous condamnés pour la montée de la criminalité et du banditisme sous leur commandement. Pour la société civile locale, ces autorités n’ont plus raison de garder leurs postes et exige leur départ sans délai.
Des journées villes mortes vides.
Le 03 novembre dernier, la société civile de cette Entité a décrété des journées sans activité dans toute la cité à une durée indéterminée. Les écoles, boutiques et magasins , sont restés partiellement paralysés pendant plusieurs jours, dans cette partie du territoire de Beni. La société civile, par l’entremise de son deuxième vice président Siméon Muvunga, « c’était une manière d’interpeller la haute hiérarchie, pour son implication dans ce dossier »
« La journée ville morte décrétée par la société civile noyau d’Oicha est à une durée indéterminée, conditionnée par le départ de la bourgoumestre d’Oicha et deux commandants de la PNC Oicha et territoire de Beni » a déclaré Siméon Muvunga.
Malgré ces déclarations, aucune mesure satisfaisante n’a été prise par l’autorité urbaine pour répondre à cette demande. Après cinq jours de grève , cette mesure a été levée le samedi et dimanche dernier pour des raisons de ravitaillement.
« Tout en poursuivant la lutte, nous avons, à l’issue de l’assemblée générale tenue ce vendredi, décidé de suspendre la grève le samedi et dimanche pour le ravitaillement » a révélé la société civile.
Ce lundi 10 novembre, les grévistes ont poursuivi avec un sit-in au bureau de la commune d’oicha, portant des calicots suivi du dépôt d’un mémorandum. La poursuite de la grève pour cette fois, a exclu les activités scolaires, Néanmoins la société civile a suspendu le paiement des taxes jusqu’à trouver gain de cause.
Le silence de la hiérarchie.
Rappelons que le 10 octobre dernier, cette structure citoyenne avait, dans une correspondance adressée à l’autorité provinciale, rappelé la situation de précarité observée dans la gouvernance à Oicha mais également la situation sécuritaire inquiétante dans cette entité. Malgré ce rappel suivi des journées de grève, aucune solution n’a été donnée par l’exécutif provincial pour apaiser toutes les parties concernées.
D’autres sources parlaient d’une méfiance, vue la perte de la crédibilité de cette structure representantate de la communauté, qui, parfois se laisse manipuler par des mains noires dans certaines de leurs revendications.
Dans son adresse à la presse dimanche 09 novembre dernier, l’administrateur militaire du territoire de Beni réagissant face à à cette situation préoccupante, appelé la presse locale au professionnalisme dans le traitement de ce dossier mais également la population à vaquer librement à leurs occupations et ne pas se laisser manipuler par les personnes nourries des mauvaises intentions.
« La société civile a déplacé les bornes. Cela n’est pas dans ses attributions. Elle ne doit pas oublier qu’elle est partenaire de l’État. Nous avons beaucoup de problèmes dans notre entité et plusieurs champs à fouetter. Qu’elle ne cède pas au jeu de l’ennemi. D’interpelle tout celui qui voudra perturber l’ordre public, sera puni selon la loi. Que chacun fait ce qui lui concerne. Tant qu’on n’aura pas encore vu de négatif pour cette dame, laissons l’affaire à ceux qui sont de droit » a déclaré Charles EHUTA OMEANGA tout en appellant les acteurs de la société civile au respect de leur mission offerte par la population.
Les dernières informations à notre possession révèlent que ce lundi 10 novembre, un des accusés, le commandant de la PNC dans la commune d’Oicha, le Major Bisu Mwindo Laurent vient de quitter officiellement ses fonctions et a été affecté à Maboya, où il assumera désormais les responsabilités de commandant principal, une réponse à certaines des revendications de la société civile de la zone.
