Une nouvelle attaque meurtrière attribuée aux rebelles de l’ADF a frappé le territoire de Lubero, dans la province du Nord-Kivu, Dans la nuit de vendredi à samedi, des assaillants ont pris pour cible le centre de santé de Byambwe, situé à plusieurs dizaines de kilomètres à l’ouest de Butembo, faisant au moins 17 morts parmi les patients, selon les autorités locales.

Un centre de santé pris pour cible

D’après plusieurs sources dans la région, les assaillants ont investi le centre de santé en pleine nuit. Les patients, incapables de s’enfuir, ont été exécutés sur place. Les assaillants ont également emporté des médicaments avant d’incendier plusieurs habitations aux alentours.

« Tout a été saccagé. Ils ont visé des malades, des civils sans défense », confie un responsable local joint par téléphone.

Des attaques multiples dans la région

Selon Samuel Kakule Kagheni, responsable de la société civile actif dans la région de Manzya – où se situe le village attaqué –, les rebelles ADF auraient également pris pour cible d’autres villages durant la même nuit. Il affirme toutefois ne pas être en mesure de confirmer le nombre exact de victimes.

La société civile et plusieurs défenseurs des droits humains dénoncent l’inaction des autorités militaires sur l’axe Butembo–Mangurujipa, régulièrement visé par des incursions armées, et appellent à un renforcement urgent des mesures de sécurité pour protéger les populations.

Une attaque attribuée aux ADF

Bien que l’enquête officielle soit encore en cours, les premiers éléments recueillis localement pointent vers les Allied Democratic Forces (ADF), groupe armé d’origine ougandaise actif dans cette région depuis plus de deux décennies et fréquemment accusé de violences contre les civils.

Les ADF, dont certaines factions ont prêté allégeance à l’État islamique, mènent régulièrement des attaques visant villages, axes routiers et structures sanitaires, paralysant la vie quotidienne dans plusieurs zones du Nord-Kivu et de l’Ituri.

Une population de plus en plus vulnérable

À Byambwe comme dans les localités voisines, l’attaque a provoqué un nouvel exode de familles cherchant refuge dans des zones jugées plus sûres. Les structures sanitaires déjà fragilisées par les violences répétées peinent à répondre aux besoins, tandis que l’insécurité limite les déplacements des habitants.

Les organisations humanitaires alertent depuis plusieurs semaines sur la dégradation accélérée de la situation, marquée par des déplacements massifs et une pression croissante sur les communautés d’accueil.

Un cycle de violence sans fin

L’attaque de Byambwe rappelle la persistance d’une violence diffuse et meurtrière dans l’est de la RDC, où les civils demeurent les premières victimes des affrontements entre groupes armés et opérations militaires.

Malgré les efforts diplomatiques et militaires déployés, le Nord-Kivu reste confronté à une insécurité chronique, nourrie par la prolifération de groupes armés, la faiblesse de la présence étatique et l’absence de mécanismes de protection efficaces dans les zones reculées.

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