À l’occasion de la COP 30 qui se tient à Belém du 10 au 21 novembre 2025, la Coalition des Organisations de la Société Civile pour le Suivi des Réformes et de l’Action Publique (CORAP) a livré un message fort, appelant à une transition énergétique juste, souveraine et centrée sur les communautés locales de la République Démocratique du Congo.
La RDC, présentée comme un « pays solution » face à la crise climatique, dispose d’un potentiel immense notamment forêts, minerais stratégiques, ressources hydriques et énergies renouvelables. Mais pour la CORAP, cette vision ne pourra se concrétiser que si la transition énergétique respecte les droits, les besoins et le consentement des populations locales et des peuples autochtones.
« La transition ne peut pas reproduire les modèles extractivistes qui ont appauvri nos communautés », avertit la CORAP, qui s’inquiète notamment du retour de la Banque mondiale dans le financement d’Inga 3 et de l’expansion pétrolière dans la Cuvette Centrale.
La coalition salue néanmoins l’avancée représentée par le Couloir Vert Kivu-Kinshasa, première aire protégée à vocation communautaire du pays, tout en appelant à renforcer sa gouvernance pour garantir que ce projet serve réellement les populations.
Face aux risques écologiques, sociaux et économiques liés aux mégaprojets énergétiques et pétroliers, le secrétaire exécutif de la CORAP, Emmanuel Musuyu, a plaidé pour un modèle alternatif basé sur les énergies renouvelables décentralisées, le développement communautaire et un accès direct aux financements climatiques.
« Les peuples doivent redevenir maîtres de leurs ressources et acteurs de leur avenir » a-t-il insisté.
La coalition appelle enfin la COP 30 à reconnaître pleinement le rôle essentiel des communautés du Bassin du Congo dans la préservation des forêts mondiales, et à inscrire la justice climatique et la souveraineté des peuples au cœur des décisions internationales.
