Dans une lettre puissante, l’artiste belgo-congolais interpelle le président sur les promesses non tenues, les souffrances de l’Est et le désarroi d’une jeunesse dispersée mais toujours attachée au Congo. Non pas en adversaire politique, explique-t-il, mais en « fils de la République » meurtri par les réalités de son pays d’origine. Un message qui résonne au sein d’une jeunesse congolaise – au pays comme dans la diaspora – tiraillée entre fierté nationale et désillusion.
Sans outrance mais avec une franchise tranchante, l’artiste décrit une nation « riche mais pillée », « vaste mais abandonnée », où les promesses de renouveau peinent à se traduire dans les faits.
Un État de droit introuvable
Damso déplore une justice perçue comme instrumentalisée et inéquitable :
« La justice est devenue un marché. Elle ne juge plus, elle négocie. Elle protège les puissants et écrase les pauvres. »
Une critique qui renvoie aux multiples scandales politico-judiciaires ayant marqué le quinquennat, et à la défiance persistante envers les institutions publiques.
L’Est du Congo, une plaie ouverte
Au cœur de son message, le conflit à l’Est demeure le symbole d’un drame national non résolu.
Il rappelle les villes martyrisées – Goma, Beni, Ituri – où « des familles disparaissent » dans le silence du monde, dénonçant l’écart entre déclarations politiques et réalité du terrain.
Santé et éducation : promesses et désillusions
Si la gratuité scolaire a suscité l’espoir, l’artiste pointe les limites d’une réforme fragilisée par le manque de moyens et de gouvernance : écoles surpeuplées, enseignants non-payés, infrastructures délabrées.
Même constat pour la santé :
« Dans un pays au sous-sol inestimable, certains hôpitaux fonctionnent encore à la bougie. »
La corruption, un mal systémique
Damso évoque « la langue officielle du pays » : la corruption. Une critique récurrente au Congo, malgré des efforts affichés pour assainir la gestion publique. Rapports ignorés, scandales étouffés, impunité ressentie… autant de griefs portés par une jeunesse de plus en plus exigeante.
Un message de douleur, mais aussi d’espoir
Loin du pamphlet politique, cette lettre est surtout un appel à la responsabilité et à la réforme.
« Ce message n’est pas une insulte… c’est le cri d’un espoir qui s’éteint mais ne renonce pas. »
Damso conclut sur un appel solennel à la renaissance du pays :
transcender les promesses, restaurer la confiance, redonner foi au peuple.
