Corneille Nangaa a annoncé via X ce mardi soir un retrait unilatéral des forces de l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) de la ville d’Uvira, dans la province du Sud-Kivu. La ville était passée sous le contrôle du mouvement rebelle le 10 décembre 2025. Cette décision est présentée comme une « mesure de confiance » faisant suite à une demande de la médiation américaine et visant à soutenir le processus de paix en cours à Doha.

Dans son communiqué, le Coordonnateur du mouvement précise que ce retrait s’inscrit dans une volonté de décrispation politique et sécuritaire, tout en soulignant qu’il ne saurait être interprété comme un désengagement sans garanties. Le mouvement conditionne en effet cette initiative à plusieurs exigences jugées essentielles pour éviter une reprise des hostilités.

Corneille Nangaa affirme craindre que les Forces armées de la RDC (FARDC), les groupes d’autodéfense Wazalendo et leurs alliés ne profitent de ce retrait pour reprendre militairement la ville ou mener des représailles contre des populations perçues comme acquises à la rébellion. Le mouvement évoque des expériences passées où des retraits similaires auraient, selon lui, été suivis d’exactions et de violations des engagements pris.

Pour prévenir de tels scénarios, le Coordinateur appelle les garants internationaux à mettre en place des mécanismes précis, incluant la démilitarisation de la ville d’Uvira, la protection des civils et des infrastructures, ainsi que le déploiement d’une force neutre chargée de surveiller le cessez-le-feu et d’assurer le respect des accords.

Dans une déclaration à forte portée régionale, Corneille Nangaa assure par ailleurs qu’elle n’autorisera pas l’utilisation des zones sous son contrôle comme bases arrière pour des groupes armés hostiles au gouvernement congolais ou au Burundi. Une position présentée comme un gage de responsabilité et de respect des relations de bon voisinage dans une région marquée par des tensions transfrontalières persistantes.

Reste à savoir si ce retrait sera effectivement mis en œuvre et dans quelles conditions. Il constitue en tout cas un test important pour la crédibilité du processus de Doha et pour la capacité des médiateurs internationaux à garantir un cadre sécuritaire crédible sur le terrain. À Kinshasa, aucune réaction officielle n’a encore été enregistrée, les autorités congolaises restant prudentes face à une annonce dont l’exécution demeure incertaine.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *