Trois semaines se sont écoulées depuis l’enlèvement de Papy Mawesi, président du mouvement Réveil Patriote et Coordonnateur de la jeunesse du parti Ensemble pour la République de Moïse Katumbi depuis le 21 novembre. Aucune trace, aucun signe, aucune nouvelle, dans sa maison de Delvaux, l’angoisse grandit chaque jour qui passe et avec elle, le désespoir d’une mère qui refuse de se résigner.

Assise devant ce qui fut autrefois son étal de patates douces et de pondu, marché qu’elle n’a plus la force de fréquenter, la mère de Papy Mawesi raconte, à voix brisée, comment son quotidien s’est effondré depuis que son fils a été emmené vers une destination inconnue.

« Depuis qu’il a disparu le 21 novembre, voilà que cela fait déjà 3 semaines. Je vendais calmement de la patate et du pondu au marché de Delvaux, tout le monde le sait. C’est dur, papa, je ne vends plus, on ne mange plus, à cause de mon enfant. L’endroit où ils l’ont emmené est inconnu, j’ai besoin de le voir », confie-t-elle, le regard noyé de fatigue et d’inquiétude.

Elle décrit un garçon travailleur, respectueux, prêt à porter sur ses épaules le poids d’une famille modeste.

« C’est un enfant obéissant. Il allait à l’école avec un sac de cahiers sur le dos et un plateau de pondu sur la tête. Il me disait : maman, laisse-moi vendre pour qu’on paie les frais scolaires », se souvient-elle, évoquant avec fierté et douleur le courage de ce fils désormais porté disparu.

Face au silence des autorités et à l’absence de toute enquête visible, la mère de Papy Mawesi en est réduite à implorer directement les plus hauts responsables du pays.

« Je demande humblement pardon aux autorités du pays, je veux revoir mon enfant », lance-t-elle. Et d’ajouter : « Monsieur le Président de la République, pardon. Ta mère t’a mis au monde comme moi j’ai mis le mien au monde. Je veux le revoir, ses camarades aussi ont besoin de lui ».

Son appel n’est pas seulement celui d’une mère meurtrie, mais aussi celui d’une citoyenne qui cherche désespérément justice et vérité.

Un climat d’inquiétude autour des disparitions ciblant les opposants

Cette disparition relance les inquiétudes autour des intimidations, enlèvements et violences visant des membres de l’opposition à travers le pays. Le cas de Papy Mawesi, jeune cadre d’Ensemble pour la République, s’ajoute à une série d’alertes déjà documentées par des organisations de défense des droits de l’homme.

À quelques mois d’un contexte politique toujours tendu, de telles disparitions ne devraient en aucun cas devenir des outils de gestion du dissentiment politique. Le pays ne peut se permettre de normaliser des pratiques qui rappellent les heures les plus sombres de son histoire.

Exiger la vérité : un impératif moral et démocratique

La disparition de Papy Mawesi doit être élucidée. Aucune mère ne devrait supplier pour revoir son enfant. Aucun citoyen ne devrait craindre d’être réduit au silence pour ses opinions politiques.

Il est urgent que les autorités prennent leurs responsabilités, ouvrent une enquête transparente et ramènent Papy Mawesi vivant auprès de sa famille. Sacrifier des opposants ne peut être la norme, laRépublique doit protéger tous ses enfants sans exception.

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