Le Réseau Mwangaza tire la sonnette d’alarme face à la persistance de données contradictoires dans le secteur de l’électricité en République démocratique du Congo. Dans un communiqué publié mardi 9 décembre 2025 et consulté par Actu26.com, cette plateforme de la société civile estime urgent d’harmoniser et de fiabiliser les statistiques officielles afin d’améliorer la gouvernance énergétique.

L’organisation réagit notamment à une déclaration du ministre des Ressources hydrauliques et de l’Électricité, Aimé Molendo Sakombi, faite lors du Business Forum Makutano 2025. Celui-ci a affirmé que le taux d’accès à l’électricité serait passé de 9 % à 21,5 % en cinq ans, soit près de 200 % d’augmentation.

Une annonce qui, selon le Réseau Mwangaza, ne correspond pas aux chiffres publiés par d’autres institutions.

« Ces déclarations contrastent fortement avec celles des autres services techniques du pays et des partenaires internationaux », souligne le Réseau Mwangaza.

En effet, l’Autorité de régulation du secteur de l’électricité (ARE) indiquait dans son rapport 2024 un taux d’accès d’environ 10,3 %, tandis que la Banque mondiale l’évaluait à 22,1 % en 2023, et GOGLA à 19 %.

Malgré ces écarts, un constat demeure : la RDC reste l’un des pays d’Afrique subsaharienne où l’accès à l’électricité est le plus faible, avec seulement 1 % de couverture en milieu rural. Une grande partie de l’énergie produite continue d’être consommée par les industries minières, au détriment des ménages.

Le gouvernement annonce plusieurs projets pour améliorer la situation, notamment l’électrification de 78 000 villages, la construction de 100 centrales solaires ou hybrides, ainsi qu’une étude pour l’implantation d’une usine de fabrication de panneaux solaires. Mais pour le Réseau Mwangaza, l’impact réel de ces initiatives restera difficile à mesurer sans données fiables.

« En l’absence de données crédibles et désagrégées, il sera impossible d’évaluer les progrès ou les retards des projets en cours », prévient l’organisation.

À cette occasion, le Réseau Mwangaza a formulé trois recommandations majeures au ministère de tutelle :

  1. Harmoniser et publier les données nationales sur le taux d’accès ;
  2. Désagréger les chiffres par catégories (ménages, entreprises minières, PME…) ;
  3. Rendre publics les mécanismes de transparence et de redevabilité liés aux projets énergétiques.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *