Chaque 10 décembre, le monde célèbre la Journée internationale des droits de l’homme. En 2025, cette commémoration se tient sous le thème « Les droits humains, nos essentiels de tous les jours ». Selon les Nations unies, ce choix s’inscrit dans un contexte mondial marqué par des turbulences, une imprévisibilité croissante et un sentiment généralisé d’insécurité, de désaffection et d’aliénation. L’objectif est de réaffirmer les valeurs fondamentales des droits humains et de rappeler qu’ils demeurent une force indispensable pour l’humanité.
Les droits humains en grande précarité à l’Est de la RDC
À l’Est de la République démocratique du Congo, notamment au Nord-Kivu, la situation des droits humains continue d’inquiéter. Les défenseurs des droits humains — qu’ils agissent au sein d’associations, d’organisations non gouvernementales ou à titre individuel — se mobilisent pour lutter contre les violations persistantes.
Selon un défenseur des droits humains du Nord-Kivu, cette précarité résulte principalement des violences armées, du manque de contrôle au sein des forces régulières et de l’impunité des auteurs des exactions.
« Les groupes armés rebelles comme le M23, l’ADF ou la CODECO commettent des massacres de civils, provoquent des déplacements massifs et se rendent responsables de viols », a déclaré Aimable Gafurura.
Il poursuit : « Des éléments des FARDC, de la PNC et des Wazalendo sont aussi accusés de détentions arbitraires, d’exécutions extrajudiciaires, de tortures et d’extorsions ».
Il évoque également les conditions carcérales, qui selon lui restent loin de respecter les droits fondamentaux. Une grande majorité de détenus se trouvent en détention préventive prolongée.
Libertés publiques malmenées
Dans la région du Kivu, comme dans plusieurs autres provinces du pays, les libertés publiques sont régulièrement bafouées. Journalistes, militants, opposants et défenseurs des droits humains sont souvent confrontés à des intimidations, à des arrestations abusives et à des restrictions de la liberté d’expression, de la part de certaines personnalités directement ou indirectement concernées par leurs dénonciations.
Quelques avancées malgré tout
Malgré ce contexte difficile, certaines avancées peuvent être relevées dans la lutte pour la protection des droits humains :
Des initiatives positives portées par des individus et par des organisations engagées dans la défense des droits humains ;
Un renforcement progressif du cadre juridique ;
Une coopération constructive entre la CPI et les ONG internationales ;
Des procès ponctuels impliquant des militaires ou des chefs de milices accusés d’exactions.
Pour les défenseurs des droits humains, seule une réforme en profondeur du secteur sécuritaire et judiciaire, combinée à une pression internationale constante, permettra d’obtenir des améliorations durables de la situation à l’Est de la RDC.
