Le programme d’assainissement « Salongo obligatoire », décrété samedi par le gouverneur de la ville de Kinshasa, a suscité des réactions contrastées à travers la capitale. Si certaines communes se sont mobilisées autour de cette opération spéciale, d’autres quartiers ont connu une participation très limitée.

Les bourgmestres en première ligne

À Matete, les autorités locales ont intensifié les efforts pour répondre à l’appel provincial. Le bourgmestre Jules Mukumbi souligne l’implication accrue de sa municipalité :

« Aujourd’hui, nous étions dans les rues pour répondre à l’appel du Gouverneur, qui a mobilisé toute la ville de Kinshasa pour le Salongo, dans le cadre du programme Kinshasa Ezo Bonga. C’était un Salongo spécial, décrété sur toute l’étendue de la capitale. À Matete, nous avons l’habitude de faire le Salongo chaque samedi. Mais aujourd’hui, nous avons redoublé d’efforts. Nous avons nettoyé les ronds-points, curé les caniveaux, balayé le marché, malgré les moyens limités. »

Dans la commune de Kasa-Vubu, l’opération a pris une tournure plus coercitive, notamment avec l’évacuation des garages pirates qui obstruaient les principales artères. Le bourgmestre Phinnées Massombo confirme :

« Nous sommes sur le terrain accompagnés de la Fourrière de la ville de Kinshasa (…) pour évacuer les véhicules trouvés sur la route car les avenues de notre juridiction sont rétrécies à cause de ces garages. »

L’engagement de certains habitants

Malgré la faible mobilisation observée dans plusieurs quartiers et communes de la capitale, quelques habitants ont répondu à l’appel, notamment des fidèles d’une église de Lemba :

« Quand nous avons appris le message de l’autorité, nous nous sommes dit que nous devions assainir les alentours de notre église. »

Une participation globalement mitigée

Sur le terrain, l’Actu26.com note que beaucoup de Kinois ont vaqué librement à leurs occupations, ignorant le mot d’ordre provincial. La participation demeure donc hétérogène, oscillant entre forte mobilisation locale et indifférence manifeste.

Un contexte de critiques croissantes

Ce “Salongo obligatoire” intervient dans un climat où la gestion urbaine de Kinshasa est vivement critiquée, en raison d’une insalubrité persistante. Le phénomène a même été récemment dénoncé par le chef de l’État lors d’un Conseil des ministres, pointant du doigt la dégradation avancée de l’environnement urbain.

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