À deux jours de la signature annoncée de l’accord de paix de Washington un rendez-vous diplomatique où sont attendus Félix Tshisekedi et Paul Kagame la situation sécuritaire se dégrade dans l’Est de la RDC. Alors que les médiations américaine et qatarie tentent d’aboutir à un compromis, les FARDC et la coalition rebelle AFC/M23 s’accusent à nouveau de violer le cessez-le-feu.
Les FARDC dénoncent des attaques coordonnées de l’AFC/M23 et du Rwanda
Dans un communiqué publié le 2 décembre 2025, l’état-major des FARDC évoque « une nouvelle violation » de la cessation des hostilités par l’AFC/M23 « soutenue par le Rwanda ».
Les attaques auraient visé plusieurs positions au Sud-Kivu, notamment Kaziba, Katogota et Lubarika.
L’armée parle d’une tentative de « sabotage » des accords de Washington et de Doha et appelle la population au calme, assurant avoir pris « toutes les dispositions nécessaires » face à « cette coalition du mal ».
L’AFC/M23 accuse Kinshasa d’avoir déclenché les hostilités
Quelques heures plus tard, la coalition rebelle a publié sa propre version. Son porte-parole, Lawrence Kanyuka, affirme que les FARDC auraient lancé dès l’aube des « attaques généralisées » sur plusieurs axes.
Les zones concernées, selon lui, incluent :
Katogota – Luvungi
Kaziba – Haut Plateau
Tchivanga – Hombo
Kasika – Mwenga
Kanyuka évoque une situation « catastrophique » qui « se détériore de minute en minute ».
Une escalade à un moment critique
Cette montée des tensions survient alors que le processus de Washington aborde sa phase décisive. Pour les médiateurs, ces accusations croisées pourraient compromettre un accord présenté comme crucial pour la stabilisation du Nord et du Sud-Kivu.
La présence conjointe de Tshisekedi et Kagame avait nourri l’espoir d’un rapprochement. Mais les combats du 2 décembre jettent une ombre sur les efforts diplomatiques menés ces derniers mois.
L’ombre d’un sabotage mutuel
Si les FARDC voient dans ces attaques une volonté de torpiller le processus, l’AFC/M23 accuse, elle, Kinshasa de chercher à négocier « en position de force ».
Ces dynamiques rappellent des schémas déjà observés dans l’Est du pays : les tensions militaires montent souvent à la veille de pourparlers majeurs.
Un test ultime pour Washington
À 48 heures de la signature prévue, deux interrogations dominent :
Les deux camps respecteront-ils leur engagement public en faveur du processus ?
Les médiateurs américains et qataris réussiront-ils à éviter un déraillement de dernière minute ?
En attendant, la population civile demeure la première victime, tandis que la communauté internationale observe de près cette dangereuse escalade.
