Depuis mi-octobre 2025, un mouvement de retour des déplacés est observé dans les groupements de Binza et Busanza, en territoire de Rutshuru. Il s’agit de familles qui avaient fui la crise sécuritaire et qui regagnent progressivement leurs villages d’origine.
Le retour d’une centaines de ménages ayant quitté Nyabanira, Kasave, Kihito et leurs périphéries entre août et septembre derniers, lors des intenses insécurités, dans le groupement de Binza, ont été observées
Selon Emanuel Tembo, leader communautaire dans la zone, ce retour n’est pas motivé par une amélioration de la situation sécuritaire, mais plutôt par la contrainte liée aux conditions de vie difficiles dans les villages d’accueil.
« Environ 30 % de la population locale est déjà retournée dans les villages de Kasiza, Kigunga, Kabaya et Kasave. Ces déplacés reviennent essentiellement à cause de la faim, car ils n’ont jamais été assistés dans les villages d’accueil comme Kinyandonyi, Kakondo-Busanza, Rugarama, Nyarukwangara, Kiseguro, Katwiguru et Kisharo. Il est difficile de survivre sans soutien, c’est pourquoi ils décident de rentrer », explique-t-il.
Mais de retour chez eux, ces habitants se heurtent à de nouveaux obstacles, notamment l’accès aux soins de santé. Plusieurs structures sanitaires avaient fermé ou réduit leurs activités en raison de l’insécurité persistante.
« Ils ont du mal à accéder aux soins de santé primaire. La plupart des structures ont fermé, notamment les centres de santé de Nyabanira, de Kasave et celui de Nyakahanga », ajoute ce leader communautaire.
Ne disposant pas encore de moyens de subsistance et ayant du mal à reprendre leurs activités génératrices de revenus, ces familles vivent dans une extrême précarité. Plus d’un mois après leur retour, aucune assistance humanitaire ne leur a été fournie, selon plusieurs sources locales.
Les acteurs communautaires et les autorités locales appellent urgemment à un appui humanitaire pour ces populations toujours affectés par la crise sécuritaire en territoire de Rutshuru.
