La République démocratique du Congo a décidé de ne pas prendre part à la 46ᵉ Conférence ministérielle de la Francophonie (CMF), qui se tient le 19 et le 20 novembre 2025 à Kigali, au Rwanda. Ce boycott, annoncé dès février 2025, s’inscrit dans le prolongement des tensions persistantes entre Kinshasa et Kigali, la RDC accusant le Rwanda d’agression et d’occupation illégale de certaines zones dans l’Est du pays.

Une position diplomatique ferme

Kinshasa considère que tenir cette conférence à Kigali revient à accorder une « caution tacite » aux agissements attribués au Rwanda, ce qui irait à l’encontre des valeurs de la Charte de la Francophonie ainsi que des Déclarations de Bamako et de Saint‑Boniface. En conséquence, aucun représentant congolais n’a été dépêché.

La ministre déléguée à la Coopération internationale et à la Francophonie, Me Bestine Kazadi, a assumé publiquement cette position, réaffirmant que la RDC ne saurait participer à une conférence organisée par un pays accusé de porter atteinte à sa souveraineté. Elle a donc renoncé à tout déplacement à Kigali.

Un contexte régional explosif

Pour Kinshasa, Kigali continue de soutenir la rébellion du M23 et d’intervenir militairement dans l’Est congolais. Dans un tel climat, la présence congolaise à Kigali aurait, selon les autorités, été incompatible avec les principes de neutralité, de coopération et de solidarité que promeut l’Organisation internationale de la Francophonie.

Un rappel important : un accord de paix signé à Washington

Il convient de souligner que, le 27 juin 2025, la RDC et le Rwanda ont signé un accord de paix historique à Washington, sous médiation américaine. 

  • Cet accord prévoit notamment le désengagement, le désarmement et l’intégration conditionnelle des groupes armés non étatiques, ainsi qu’un mécanisme conjoint de coordination sécuritaire.  
  • Il a été salué comme une avancée majeure vers la stabilité dans la région des Grands Lacs.  
  • Cependant, des défis subsistent quant à sa mise en œuvre, notamment dans le suivi des engagements pris par les deux parties.  

Alors que la RDC et le Rwanda ont officiellement signé cet accord de paix à Washington, Kinshasa choisit pourtant de boycotter la conférence francophone organisée à Kigali, illustrant une contradiction entre sa diplomatie officielle et ses gestes de protestation.

Une conférence malgré tout maintenue

Malgré l’absence de la RDC, la conférence se déroule comme prévu, réunissant quelque 90 délégations. Les discussions s’articulent autour du thème : « 30 ans après Beijing : la contribution des femmes dans l’espace francophone », mettant en lumière les avancées, défis et perspectives en matière de droits et de participation des femmes au sein des sociétés francophones.

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