Un drame meurtrier secoue le village de Mulondo
Un drame d’une rare violence s’est produit le 15 novembre dernier, dans la matinée, au village Mulondo, près de Kawama, sur le site minier artisanal de Kalando, dans la province du Lualaba.
Selon des témoignages recueillis par Actu26, des militaires déployés pour sécuriser la zone auraient poursuivi des creuseurs artisanaux, déclenchant une panique généralisée.
Plusieurs creuseurs se seraient noyés en tentant de fuir.
D’après la SAEMAPE, 47 personnes sont décédées sur le site et 2 autres à l’hôpital Mwangeji, soit 49 morts au total, selon le bilan provisoire officiel. Plusieurs blessés sont également enregistrés.
Cependant, des sources locales contactées par Actu26 rapportent un bilan bien plus lourd, estimé à environ 132 morts, incluant des corps repêchés par les creuseurs ainsi que d’autres toujours introuvables dans le canal.
Les faits : une fuite tragique dans un canal
Selon plusieurs témoins, des centaines de creuseurs présents sur le site ont pris peur après des tirs de sommation. Dans la confusion, beaucoup se sont dirigés vers un canal rempli d’eau pour échapper aux militaires.
Un grand nombre n’en sont jamais ressortis.
Les recherches se poursuivent et aucune communication officielle supplémentaire n’a encore été faite.
Un drame révélateur d’un problème plus large
Cette tragédie relance le débat sur :
- la gestion des sites miniers artisanaux,
- la militarisation croissante des zones d’exploitation,
- l’absence de ZEA réellement accessibles pour les creuseurs.
Insécurité permanente pour les creuseurs
Les conditions de travail restent extrêmement précaires, marquées par un manque de sécurité et des risques d’accidents quotidiens.
Présence militaire accrue
Plusieurs ONG dénoncent depuis des années la militarisation de sites normalement sous gestion civile, estimant que certaines interventions utilisent des méthodes coercitives incompatibles avec les droits humains.
Violations présumées des droits fondamentaux
L’usage de tirs de sommation pour disperser les creuseurs soulève de sérieuses questions sur le respect des droits humains dans ces opérations de « sécurisation ».
Occupation contestée des Zones d’Exploitation Artisanale (ZEA)
Des organisations de la société civile accusent la famille Tshisekedi de monopoliser la majorité des ZEA dans le Lualaba en connivence avec un réseau des chinois et libanais, empêchant les creuseurs d’accéder légalement à des espaces de travail.
Faute de zones disponibles, les creuseurs s’infiltrent clandestinement dans des concessions privées, créant tensions et risques de drames.
Absence de solutions durables
Avec plus de 400 000 creuseurs artisanaux dans la province, l’insuffisance de zones d’exploitation formalisées entretient une insécurité chronique.
Appels insistants de la société civile
Les organisations demandent :
- la démilitarisation des sites artisanaux,
- des enquêtes indépendantes après chaque incident grave.
Conséquences possibles
- Bilan humain extrêmement lourd, l’un des pires de ces dernières années.
- Tensions sociales accrues : les creuseurs dénoncent une répression excessive.
- Pression sur les autorités, qui pourraient être contraintes de revoir leur stratégie de sécurisation.
- Attention nationale et internationale, avec possible implication d’organisations de défense des droits humains.
Recommandations clés
- Ouvrir une enquête indépendante pour établir les responsabilités.
- Assister les familles des victimes (funérailles, soutien psychologique, indemnisation).
- Créer et libérer de véritables ZEA viables et sécurisées.
- Réduire la présence militaire au profit de services civils formés aux droits humains.
- Engager un dialogue durable avec les creuseurs pour prévenir d’autres tragédies.

