Détenu depuis plusieurs semaines, le ministre congolais Constant Mutamba a adressé une lettre à Jeune Afrique, dans laquelle il s’exprime librement sur sa situation, tout en portant un regard critique sur le fonctionnement de la justice et les priorités du pouvoir.

Dans ce courrier aux allures de manifeste, Mutamba affirme que son procès a mis à nu « la fragilité de notre système judiciaire et de la solidarité gouvernementale », allant jusqu’à poser la question des véritables priorités de gouvernance en RDC.

L’opposant devenu ministre, désormais en conflit avec certains cercles du pouvoir, dépeint un président Tshisekedi « mal compris de ses collaborateurs », qui seraient plus soucieux de se protéger que de défendre la vision du chef de l’État. Il accuse ces derniers de former des « réseaux » qui fabriquent de faux dossiers pour « éloigner de la cour » ceux qui servent réellement le président.

Enfin, Constant Mutamba s’en prend frontalement à l’appareil judiciaire congolais qu’il qualifie de « rempart brisé », utilisé selon lui comme « un instrument de règlement des comptes destiné à opprimer les faibles « .

Ces déclarations confirment l’ampleur des tensions internes au sein de la majorité et soulèvent des interrogations sur l’indépendance de la justice dans un contexte où plusieurs figures politiques font l’objet de procédures controversées.

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