Le président congolais Félix Tshisekedi est arrivé dimanche à Doha, au Qatar, pour participer au deuxième Sommet mondial sur le développement social, organisé du 4 au 6 novembre sous l’égide de l’Assemblée générale des Nations unies. Officiellement, il s’agit de discuter de lutte contre la pauvreté, justice sociale et travail décent.
Cependant, derrière le vernis humanitaire, ce déplacement soulève des interrogations. La présidence indique que Tshisekedi compte dénoncer « les conséquences désastreuses créées par le Rwanda et la coalition AFC/M23 ». Or, sur le terrain, l’armée rwandaise est accusée mais l’insurrection est menée par des acteurs locaux comme le M23, ce qui laisse planer un flou sur la réalité des responsabilités.
Le président profitera également de ce sommet pour remercier le Qatar pour ses efforts de médiation et discuter de projets bilatéraux comme la construction du port de Banana. Si ces initiatives économiques sont louables, elles risquent de cacher l’absence de résultats concrets dans la résolution de la crise humanitaire à l’Est du pays, où les populations continuent de subir violences et déplacements forcés.
En marge du sommet, la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a rencontré les autorités qataries. Le dialogue est loué comme essentiel, mais la question demeure : combien de ces discussions se traduiront réellement par la protection des Congolais sur le terrain ?
Pour de nombreux observateurs, ce déplacement diplomatique pourrait apparaître davantage comme un coup médiatique international que comme une action concrète de paix. Tant que le dialogue inclusif annoncé reste théorique et que les violences persistent, le plaidoyer à Doha risque de ne pas suffire à convaincre les populations de l’Est que leur sécurité et leur avenir sont une priorité réelle du pouvoir en place.
