L’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) s’insurge contre l’annonce faite à Paris de la réouverture prochaine de l’aéroport international de Goma pour les vols humanitaires. Dans une déclaration relayée jeudi 30 octobre sur X, le coordonnateur politique du mouvement, Corneille Nangaa, dénonce une décision « inopportune, déconnectée de la réalité sur le terrain et prise sans aucune consultation préalable ».

Selon lui, la reprise des vols humanitaires ne peut être envisagée alors que « des territoires entiers comme Walikale, Masisi, Fizi, Walungu et Mwenga » continuent de subir « quotidiennement des bombardements du régime de Kinshasa ». Il évoque la destruction d’infrastructures civiles, dont des usines, ponts, aérodromes, et même d’avions humanitaires.

L’AFC/M23 soulève également le problème de la fermeture des banques dans les zones sous leur contrôle, privant la population d’accès à ses ressources. Le mouvement dénonce par ailleurs la fermeture de l’espace aérien dans ces régions, qu’il qualifie « d’arbitraire » et motivée par des raisons purement militaires.

Nangaa affirme que dans les zones dites « libérées », les civils vivent « en sécurité et dans la dignité », loin, selon lui, du « chaos » que ferait régner le pouvoir de Kinshasa. Il accuse en outre certains « lobbys humanitaires » de tirer profit de la détresse des populations, tout en rappelant leur soutien supposé, dans le passé, aux FDLR.

Appelant la France à une « position juste et équitable », l’AFC/M23 réitère son attachement aux accords de Doha et invite la communauté internationale à favoriser une solution politique. Le mouvement affirme vouloir une « paix véritable » et accuse le régime de Tshisekedi de poursuivre une logique de guerre, « même contre sa propre population ».

En réponse, le président Félix Tshisekedi a réaffirmé dans la journée que la crise humanitaire actuelle découle directement des actions militaires de l’AFC/M23, qu’il accuse d’être soutenu par le Rwanda, en violation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC.

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