Depuis la disparition de Grâce Lukuna, les réactions ne cessent de tomber, la dernière en date est celle de la Fondation Bill Clinton pour la paix et l’ASBL Outre neuve.
Dans un pays où la peur rôde plus vite que la justice, l’enlèvement de Grâce Lukuna le 27 octobre 2025 résonne comme une énième gifle à la République. Des hommes armés, en tenue civile, à bord d’un 4×4, opèrent en plein jour, sans badge, sans mandat, mais avec une facilité déconcertante.
Une jeune femme, courtière immobilière, convoquée pour un rendez-vous professionnel, se volatilise. Son téléphone éteint, sa famille sans nouvelles, Et pendant ce temps, que fait le ministre de l’Intérieur ? Il suspend des partis de l’opposition.
Oui, dans ce pays, des citoyens disparaissent mystérieusement pendant que les autorités, censées garantir la sécurité, se livrent à des manœuvres politiques d’un autre âge : interdire, museler, suspendre. La Fondation Bill Clinton pour la Paix et l’asbl Outre Neuve ne dénoncent pas seulement une disparition inquiétante ; elles soulèvent une vérité brutale : l’État de droit chancelle.
Au lieu de s’assurer que personne ne puisse être arrêté ou détenu hors du cadre légal, on préfère traquer les opposants, réprimer les voix dissidentes, créer la peur. Pourtant, il est bien garanti (par la loi que certains foulent aux pieds) à tout citoyen le droit à l’information sur un proche détenu, le droit à un avocat, et surtout, le droit à la liberté quand aucune infraction n’est établie.
Alors que les bandits opèrent avec audace et que les familles cherchent désespérément leurs proches, les institutions s’enlisent dans la diversion. Est-ce cela, l’émergence promise ? Une République où le silence des armes sert à mieux étouffer les cris d’alerte ?
Il est temps que l’État congolais prenne ses responsabilités : la sécurité des citoyens ne peut être sacrifiée sur l’autel de la politique. Et quand les ONG doivent rappeler à l’État ce que dicte sa propre Constitution, c’est que la République est en danger.
