C’est une victoire du droit sur la manœuvre politique.
Après plusieurs mois de confusion et de résistance administrative, le Conseil d’État a finalement rétabli la vérité institutionnelle : Madame Joyce Tunda Kazadi est bel et bien la Maire légitime de la ville de Lubumbashi.
Par son ordonnance du 29 juillet 2025, le juge des référés du Conseil d’État a rappelé une évidence que certains semblaient vouloir effacer : nul n’est au-dessus de la loi, pas même un Vice-Premier Ministre de l’Intérieur.
Cette décision, fondée sur l’article 65 du décret du 2 juillet 1998 sur l’organisation territoriale du pays, ordonne que la Maire adjointe assure l’intérim, conformément à la procédure légale — et non selon les arrangements politiques du moment.
Or, tout au long de cette affaire, le comportement du Vice-Premier Ministre de l’Intérieur a jeté une ombre sur la crédibilité du pouvoir exécutif.
Au lieu d’exécuter sans délai la décision du Conseil d’État, il a multiplié les manœuvres dilatoires et tenté de protéger Patrick Kafwuimbi, qu’il avait lui-même nommé en février, malgré l’illégalité flagrante de sa désignation.
Un favoritisme politique qui en dit long sur la dérive d’un ministère censé garantir la neutralité administrative.
Mais la justice, cette fois, ne s’est pas laissée intimider.
Le Conseil d’État a tenu bon, confirmant son rôle de gardien de la légalité républicaine. Il a rappelé que l’administration ne peut pas se substituer à la loi, encore moins à une décision judiciaire exécutoire.
Cette affaire marque un tournant.
Dans un contexte où la séparation des pouvoirs est souvent mise à mal, voir la justice imposer la force du droit face à l’arbitraire politique est un signal fort — pour Lubumbashi, mais aussi pour toute la République.
Ce triomphe judiciaire n’est pas seulement celui de Joyce Tunda ; il est celui de tous les citoyens qui croient encore que la justice peut résister aux pressions du pouvoir.
Il rappelle que la République démocratique du Congo ne pourra se construire que sur une seule base : le respect du droit, et non la volonté des puissants.
La leçon est claire :
les institutions passent, les intérêts politiques changent, mais la justice demeure. Et cette fois, à Lubumbashi, c’est elle qui a eu le dernier mot.
