Entre menace militaire et façade diplomatique, le mouvement rebelle tente d’imposer son agenda politique. Kinshasa, lui, balaie des “élucubrations”.
Le ton monte à nouveau entre Kinshasa et le mouvement armé AFC/M23. Lors d’un point de presse, le groupe rebelle a lancé un avertissement sans détour : toute nouvelle attaque des FARDC sera suivie d’une riposte “coup sur coup”.
Une déclaration qui marque un durcissement du ton et confirme la volonté du mouvement de s’imposer comme un acteur militaire incontournable dans l’Est de la RDC.
Accusant le régime de Félix Tshisekedi d’être “animé par la mauvaise foi” et d’avoir “massacré des civils” dans des zones densément peuplées, le M23 cherche à retourner la charge morale sur le pouvoir central. Dans le même temps, il a élargi son discours au terrain économique, s’en prenant au directeur de la Banque centrale du Congo, qualifié “d’apprenti sorcier” qui “escroquerait la population” à travers la gestion du taux de change.
Sur le plan des ressources naturelles, le mouvement nie toute exploitation illégale et accuse “la famille Tshisekedi” d’en être la principale bénéficiaire.
Malgré cette offensive verbale, le M23 affirme rester attaché au processus de Doha, cadre diplomatique visant à résoudre pacifiquement le conflit, tout en exigeant que ses “revendications légitimes” soient entendues.
Kinshasa balaie les accusations
Du côté du gouvernement, la réponse ne s’est pas fait attendre.
Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a sèchement réagi :
“On ne peut pas répondre à ce genre d’élucubrations. Nous savons qui viole le cessez-le-feu, qui tue à Goma et à Bukavu. Nous savons qui a massacré à Rutshuru, qui brime les médias. Nous, nous restons concentrés sur notre mission : permettre le bon aboutissement des discussions en cours à Washington et à Doha.”
Une réplique qui traduit la volonté de Kinshasa de minimiser les provocations du M23 tout en maintenant son cap diplomatique.
Mais sur le terrain, la tension reste palpable — et le cessez-le-feu, plus précaire que jamais.
