Le ministre de l’Industrie, Aimé Boji Sangara, a présenté sa démission du gouvernement le lundi 20 octobre à Kinshasa.

Selon plusieurs sources concordantes, cette décision s’inscrit dans sa volonté de se porter candidat à la présidence du bureau de l’Assemblée nationale, un poste stratégique laissé vacant après la démission de Vital Kamerhe.

Une démission calculée

Membre du gouvernement Suminwa II, Aimé Boji quitte ainsi son portefeuille de l’Industrie, qu’il dirigeait depuis le 12 août 2025.

Cette démission, confirmée par le cabinet du Premier ministre, intervient à un moment crucial pour la majorité présidentielle, en quête de stabilité politique après plusieurs remaniements.

Proche du président Félix Tshisekedi et cadre influent de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), Aimé Boji apparaît désormais comme le favori de l’Union sacrée de la Nation pour succéder à Vital Kamerhe, contraint à la démission le 22 septembre dernier à la suite d’une pétition parlementaire.

Qui est Aimé Boji Sangara ?

Originaire de Kabare, dans la province du Sud-Kivu, Aimé Boji Sangara est élu de Walungu et figure de premier plan de l’UNC.

Sa carrière politique, amorcée au début des années 2000, est marquée par une longévité rare : près de vingt-quatre ans dans les arcanes du pouvoir congolais.

Nommé ministre d’État au Budget en avril 2021, il sera reconduit à ce poste en 2023 puis 2024, avant d’être affecté au ministère de l’Industrie dans le gouvernement Suminwa II.

Son passage au Budget a été salué pour sa rigueur, sa transparence et son engagement en faveur des réformes financières, même si ses détracteurs pointent un excès de prudence dans la gestion de certains dossiers stratégiques.

Des ambitions assumées

À 52 ans, Aimé Boji entend franchir une nouvelle étape : diriger la chambre basse du Parlement, un poste clé dans le dispositif institutionnel congolais.

S’il obtient le soutien de la majorité, il deviendra l’un des visages forts du second quinquennat de Félix Tshisekedi.

Pour l’heure, sa candidature suscite déjà des réactions contrastées au sein de la coalition : certains saluent son expérience et son sens du consensus, d’autres redoutent une concentration excessive du pouvoir entre les mains de proches du chef de l’État.

Une bataille politique à suivre

La course à la présidence de l’Assemblée nationale s’annonce serrée.

Face à Aimé Boji, d’autres figures de la majorité pourraient entrer en lice, notamment parmi les alliés historiques de l’UDPS.

Le scrutin interne, prévu dans les semaines à venir, déterminera si l’ancien ministre de l’Industrie saura transformer cette démission audacieuse en tremplin politique.

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